Je viens de regarder un film avec Julia Roberts, dont le titre est Pray, eat, see, ou plutĂ´t Eat, see, pray ou alors… Enfin bref, vous le trouverez dans l’ordre sur internet ! Dans ce film, notre actrice qui ne vieillit pas grâce Ă je ne sais quelle crème anti-rides « pas-chère-du-tout » est en pleine crise de la cinquantaine, mais il me semble qu’elle a quarante ans dans le film, voire un peu moins puisque elle n’a pas d’âge. Ses amours sont au quarantième sous-sol, et le seul remède pour avoir le sentiment de VIVRE Ă nouveau est de partir et voyager. Et heureux hasard, sa première destination est Rome. C’est toujours mieux que Paris en pleine grève des Ă©boueurs. Et, ça fonctionne ! Un vrai reportage touristique sur la capitale italienne: les lieux, les spĂ©cialitĂ©s culinaires, l’accent italien nous plongent en pleine Dolce Vita.
Tout en le visionnant, je pensais aux romans – et oui, mĂŞme devant Julia Roberts, j’arrive Ă penser – dont le cadre particulier est dĂ©terminant pour le dĂ©roulement de l’histoire, et par consĂ©quent, est choisi volontairement pour ses spĂ©cificitĂ©s, certains allant jusqu’Ă l’atypique . Ce lieu devient alors un personnage Ă part entière du livre. Pour rester dans les pays chauds, voici quelques auteurs qui auront choisi de situer Ă©galement leur histoire dans un environnement chaud, Ă©quatorial voire mĂŞme polynĂ©sien. Ainsi, dans les ouvrages de Pierre Benoit, un Ă©crivain colonialiste, ses ouvrages se dĂ©roulent en grande partie en Afrique. Et ce continent prend toute sa part dans l’histoire. Tout comme Les Limbes du Pacifique de Michel Tournier dont le roman laisse Ă l’Ă®le le soin de jouer le deuxième personnage après Vendredi . Dans le roman de Michel Bussi, Au Soleil redoutĂ©, ici encore la nature d’une Ă®le du Pacifique influe sur le suspens dramatique de l’histoire. Et combien d’autres feront appel Ă la nature, Ă l’environnement typique d’un endroit pour rendre leur livre plus intense.
Dans mon roman qui fait voyager le lecteur en PolynĂ©sie française et plus prĂ©cisĂ©ment Ă Huahine, l’Ă®le est en effet un personnage Ă elle toute seule. Par sa prĂ©sence omniprĂ©sente, le lecteur y sĂ©journe, la dĂ©couvre, l’aime j’espère.
Donc, je me pose cette question : que ce soit un film ou un livre, les spectateurs et les lecteurs choisissent-ils un film ou un roman pour son environnement particulier ou le voyage intervient-il Ă travers l’histoire ? Pour Pray, eat and see, dĂ©cident-ils de passer une heure et demi devant un Ă©cran pour Julia Roberts ou pour l’histoire ? Pour ma part, c’est le sujet qui m’a plu ! Mais, peut-ĂŞtre que la perspective de se trouver Ă Rome avec l’actrice en a attirĂ© plus d’un…
Vous-même, lecteur, choisirez-vous mon roman pour son histoire ou pour le voyage très tentant à Hahine ?
En tant qu’auteur, je ne m’offusquerai pas de votre rĂ©ponse ! Seul compte le plaisir que vous aurez Ă le lire. Et finalement, l’histoire ne prendra-t-elle pas ensuite le dessus sur l’Ă®le paradisiaque, celle-ci se mettant naturellement en arrière plan pour mettre en avant les personnages ?
En effet, je l’ai voulu ainsi. Le choix de la PolynĂ©sie n’est pas le fruit du hasard. Claire vit un drame terrible. J’ai souhaitĂ© la sortir de son cadre quotidien chargĂ© de souvenirs et pesant. J’ai souhaitĂ© la transposer dans un environnement extrĂŞme par rapport Ă sa vie. Aussi, l’ Ă®le permet au lecteur de vivre son drame de façon plus lĂ©gère que si je l’avais emmenĂ©e Ă Paris. Le transfert Bordeaux-Paris n’aurait fait que dĂ©placer le drame. Et, je ne voulais pas que mon roman soit foncièrement triste tout au long des pages. Certes, le fond de l’histoire est terrible. Mais, le lieu Ă©vite justement de sombrer dans le mĂ©lo-dramatique.
NĂ©anmoins, la douceur de vivre PolynĂ©sienne sera-t-elle suffisante pour apporter Ă Claire ce qu’elle Ă©tait venu trouver ?
Vous n’avez plus qu’Ă lire Un hibiscus Ă l’oreille pour dĂ©couvrir quel rĂ´le, quel personnage l’Ă®le de Huahine joue dans ce roman !
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